lundi 30 janvier 2012

Douée et encore?

J'ai passé le WAIS il y a quelques années, le bilan a signifié que j'étais .... douée! Prétentieuse, arrogante, condescendante, instable, dilettante, rebelle mais aussi loyale, innovante, créatrice, -très- originale, tout cela de manière si ténue qu'il est difficile d'en connaitre les raisons, rationnellement j'entends bien. Je vous rassure tout de suite, je suis également insupportable, inadaptée, exécrable, une figure de  monstre presque, une mauvaise mère surtout puisque les mères d'enfants doués sont les pires, projettent leurs sentiments de supériorité ou d'infériorité sur leur progéniture, et assouvissent par leur biais leurs revanches tenues secrètes. Difficile de faire le tri donc! Symboliquement, de retour à la maison, je retirai les bijoux que je portais depuis mes vingt ans pour me déshabiller d'un certain passé.

Ces multiples projections au travers lesquelles s'expriment les peurs et les fascinations de l'autre, adulte différent ne sont certes pas faciles à gérer. Voici pourquoi je reviendrai à certains fondamentaux - beaucoup moins inquiétants, du moins en apparence...
Je peux faire plusieurs choses à la fois comme écouter de la musique, écrire et répondre au téléphone même si je dois bien avouer qu'en présence de mes enfants cela devient parfois extrêmement difficile. Étudiante, je pouvais aller faire mes courses, préparer mes valises, organiser des vacances, gérer la paperasserie sans écrire de listes. Très pratique, non? Aussi, lors de mes études de langues, j'apprenais des pages de vocabulaire la veille pour le lendemain, pourtant j'ai commencé à comprendre ce qu'était une rédaction l'année du bac de français, et encore!, il m'était beaucoup plus simple de choisir les commentaires composés, effrayée de me tromper une fois encore. Pourquoi pas après tout? J'aimais décortiquer, analyser, expliquer la langue depuis mon CE1! Et c'est toujours le cas.

Je n'ai jamais été un enfant prodige juste une petite fille sérieuse - précisons, jusqu'à l'adolescence. Je portais des lunettes, lisais le dictionnaire certains soirs et tentais d'écrire des poésies ridicules avec des rimes à rallonges. Je ne savais pas lire à quatre ans ni même à trois, néanmoins, plus tard, lorsque je sus lire de petits romans, mes lectures auraient pu effrayer certaines âmes sensibles : après certains titres de la collection rose (« Oui-Oui » d'Enid Blyton existait déjà), très vite je choisis des titres de policiers pour ados, surtout les "Soeurs Parker", voire les "Alice" , pour finir avec les "Dix petits Nègres" d'Agatha Christie. Mais, surtout, à douze ans, je dévorais le terrible « Moi, Pierre Rivière, Treize ans, ai tué mon père ma mère..; », fascinée.

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